Marcher, gagner et réconcilier.

Finalement, le 23 avril, « une bulle » a bien éclaté et elle a fait voler en éclats l’échiquier politique français. Le Parti socialiste et Les Républicains, Alpha et Omega de l’alternance depuis 40 ans, pèsent désormais quasiment moins à eux deux que chacun des deux finalistes. Ce n’est ni un camouflet, ni même un coup de tonnerre, c’est un tsunami qui vient de balayer le continent d’un modèle politique en faillite.

L’intuition d’Emmanuel Macron et le travail réalisé par les équipes d’En Marche ont trouvé un écho qui n’est le fruit d’aucun hasard ni d’aucune mode, mais au contraire la puissante résonnance d’une idée et d’une conception de la politique dont le temps est venu.

Ceux qui ont vécu un certain nombre de réunions ou de meetings dans le sillage d’Emmanuel Macron, savent que ce qui se lève avec lui, au-delà d’un espoir, d’un programme ou d’un style, c’est un profond renouvellement des visages et des usages, un changement radical de logiciel, basé non plus sur l’analyse souffreteuse des vieilles lumières du siècle passé mais sur la vision pragmatique d’un monde où tout a définitivement évolué pour basculer dans une nouvelle ère, où la verticalité des processus économiques, sociaux et politiques, laisse la place à une société plus horizontale.

Cette horizontalité appelle de nouveaux mécanismes de représentation et de nouveaux clivages. Or, en ouvrant la voie à une majorité de nouveaux entrants issus de la société civile et en revendiquant une position « de droite et de gauche », Emmanuel Macron a donné corps à ce nouveau modèle en le dotant par sa personnalité, d’une voix et avec En Marche, d’une voie.

En assistant au croisement de ce mouvement et de ce moment, en constatant que le premier tour de la présidentielle a placé Emmanuel Macron en première place et en écoutant les nombreux ralliements plus ou moins spontanés venir grossir les rangs d’une candidature devenue refuge, nous pourrions penser que l’affaire est pliée. Et pourtant, il reste deux défis majeurs, gagner et réconcilier.

Gagner d’abord, gagner cette élection, nettement, avec le même enthousiasme que celui qui a porté Emmanuel Macron d’Amiens jusqu’à la Porte de Versailles. Or, si un homme de 39 ans a pu défier toutes les lois politiques en quelques mois, méfions-nous que Marine Le Pen ne réussisse à défier celles d’une élection jouée d’avance en 15 jours. Alors, ne trinquons pas, ne sautillons pas, ne dansons pas, ne rêvons pas… marchons, encore, marchons toujours. La victoire n’est pas un butin caché qui se donnerait à celui qui le trouve, la victoire n’est pas un trésor statique enfoui dans la projection en pourcentage d’un score mathématique, la victoire est une dynamique, un chemin, une course jamais interrompue car la victoire ne peut être une destination. La victoire c’est de continuer à marcher quand tout et tout le monde nous diront d’arrêter pour contempler les nouveaux contours d’un continent vierge.

Ce que le peuple fait, il peut le défaire. Allons le convaincre encore et encore, lui expliquer que ce que propose Emmanuel Macron n’est ni la saignée d’un expert-comptable sans vision, ni la camisole de force d’une garde-frontières enfermée dans la guérite de son idéologie mortifère, mais le chemin jamais emprunté d’une nouvelle époque basée sur la volonté de libérer l’énergie d’un peuple entravé et la nécessité de mieux protéger ceux que la vie a rendu vulnérables.

Allons le convaincre que la critique d’une Europe que nous ne comprenons plus doit nous porter à la reconstruire pour la rendre plus juste pour chacun et plus forte dans un monde où elle doit être notre rempart et sans laquelle nous disparaitrons.

Allons le convaincre que les solutions se trouvent plus que jamais dans la capacité des acteurs économiques et sociaux, des chefs d’entreprises et de leurs salariés, des instituteurs et de leurs élèves, des producteurs et des distributeurs, des maires et de leurs administrés, à agir ensemble pour trouver les bonnes solutions, dans un monde où la réussite des politiques publiques dépendra essentiellement de notre capacité à redonner de l’autonomie à ceux qui, confrontés à la complexité des mécanismes, en connaissent les remèdes

Enfin, devant un pays fracturé par des décennies de combats politiciens et des mois de campagne destructrice, il faut nous préparer à devoir marcher encore après la victoire que nous aurons arrachée, pour aller trouver les Français partout, sur tous les territoires, afin de les réconcilier entre eux, avec nous et finalement avec leur destin, celui d’un peuple phare, pour tous ceux dans le monde que l’oppression enferme.

La peur et la passion sont le carburant indispensable d’une marche pionnière. Une fois les premiers succès enregistrés, la passion s’étiole et la peur disparait peu à peu, c’est alors qu’il faut aller chercher au fond de soi ce qui fait l’essentiel des grandes aventures humaines, la force de la volonté et l’humilité dont se nourrit l’esprit de justice.

Pour gagner le second tour il faut continuer à marcher vers les Français, et pour transformer un pays en plein doute, il faudra continuer de marcher et en particulier en direction de tous ceux qui ont fait un autre choix que le nôtre. La marche lancée en avril 2016 par Emmanuel Macron ne fait que commencer. Parce que nous sommes conscients des dangers et des défis qui se dressent désormais sur notre chemin, il tient à chacun de nous de continuer à en faire un lieu de rassemblement ouvert, inclusif et enthousiaste, en rupture totale avec le vieux monde politique et en résonance profonde avec ce que les Français appellent finalement de leurs voeux.

5 réflexions sur “Marcher, gagner et réconcilier.

  1. c’est exactement ce que je pense!!! un, il faut se méfier des lepenistes qui peuvent gagner les élections, deux, il faut avoir la victoire modeste parce qu’il y a beaucoup de « boulot » après les élections!!! trois, bravo tout simplement à emmanuel macron d’avoir bousculé les clichés droite-gauche qui n’existent plus!!!

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