Lors de sa campagne Emmanuel Macron a plaidé à plusieurs reprises pour une « France de l’émancipation ». Dans le vacarme médiatique de la course présidentielle, cet appel à s’émanciper est passé presque inaperçu, pourtant il porte en lui une conception de la politique et une vision de l’avenir de notre pays et de notre continent qui guident une grande partie de l’action que mène l’exécutif et une réalité qui se développe pour former les bases d’un nouveau modèle.
« Au lieu de foutre le bordel, certains feraient mieux d’aller chercher du boulot. » Que n’a-t-on entendu sur cette phrase que n’a pas exactement prononcée le Président de la République. Cependant, même si un Président ne devrait probablement pas dire ça, je crois qu’il a dit précisément ce qu’il pense. Non pas le mépris que certains ont voulu lui prêter, non pas la négation du combat de ceux qui tentent de sauver leur entreprise mais une adresse, un peu paternaliste certes, mais simple et directe : « N’attendez pas tout de l’Etat, de la loi, de l’Europe, des règlements, des subventions… bougez-vous ! »
D’un point de vue étymologique, l’émancipation vient du latin « emancipare » qui signifiait « affranchir un esclave du droit de vente », de « e » privatif et « manucapare », prendre par la main (L’achat des esclaves se faisait en les prenant par la main). Le voilà le message qu’adresse Emmanuel Macron aux Français quand il parle d’une France de l’émancipation : Lâchez la main d’un État qui ne peut pas tout au risque de vous décevoir sans cesse et emparez-vous de votre pouvoir d’agir, de votre liberté, mais aussi des responsabilités qui l’accompagnent.
Dans un monde où les problèmes sont devenus à ce point complexes que plus aucune organisation centralisée n’est capable de les résoudre, il nous revient d’imaginer les réponses et de les mettre en action; et finalement, c’est en partie ce que nous dit le projet macronien:
- Vous en avez assez des professionnels de la politique et vous voudriez une représentation nationale plus jeune, plus féminine, issue de la société civile ? Présentez-vous aux élections !
- Vous voulez une organisation du travail qui corresponde mieux aux spécificités de vos métiers ou de vos entreprises ? Négociez-les dans l’entreprise car la loi est incapable d’y répondre efficacement.
- Vous voulez une école qui soit plus adaptée aux problématiques que vous rencontrez dans vos zones d’éducation ? Nous vous donnons une part d’autonomie pédagogique et le choix des rythmes scolaires car une administration centrale ne peut pas répondre intelligemment à toutes les spécificités locales.
- Vous voulez des prix plus justes pour le lait que vous produisez ou les légumes que vous cultivez ? Organisez-vous pour contourner les dévoreurs de marge… imaginez de nouveaux modes de distribution, mutualisez vos achats, partagez vos logistiques et parlez directement aux consommateurs, après tout, « c’est qui le patron ? »
- Vous voulez un État moins omniprésent et des dispositifs qui s’intègrent mieux à vos territoires ? Donnons la possibilité aux collectivités locales d’adapter les politiques publiques pour qu’elles embrassent efficacement les contours de chaque région.
Au fil de 50 ans passés à la découverte souvent frénétique de la consommation et du loisir, nous avons laissé l’Etat prospérer et nous avons pris l’habitude d’attendre de lui ou de la loi, toutes les solutions, toutes les protections ou toutes les explications et nous avons développé parallèlement la critique systématique de tout ce qu’il fait, parfois à tort, souvent à raison. Pourtant, l’État n’est pas ou n’est plus un fournisseur de solutions, il est simplement celui qui doit permettre de les faciliter, d’en accélérer les effets ou de les encadrer. Admettons donc, une bonne fois pour toutes, que sur un certain nombre de sujets, la réponse se trouve dans l’action locale, dans l’initiative privée, dans l’élan associatif ou dans les solutions alternatives. Et à bien y regarder, cela fonctionne d’ores et déjà et avec une efficacité redoutable, partout où des initiatives nées de citoyens qui étaient las d’un marché de la promesse politique en faillite, ont décidé de s’en libérer pour tenter leurs propres expériences. Des Zèbres à C’est qui le Patron, du Bec Hellouin aux Fermes d’Avenir, des Conseils du Coin à Lire et Faire Lire, de Territoire – Zéro Chômeurs de Longue Durée à Passeport d’Avenir, de Sol Agro au Service de Remplacement, du Groupe SOS à Jamais Sans Elles, des centaines, des milliers d’initiatives changent la France au quotidien sans rien attendre d’autre qu’un peu de médiatisation pour pouvoir avancer plus vite… Mais voilà, s’indigner de ce qui ne fonctionne pas est tellement plus vendeur que nous passons notre temps à montrer l’échec du doigt, tout en tirant sur la manche d’un État centralisé et catatonique pour lui demander de régler ce qu’il ne peut connaître.
Bien sûr que l’État a un rôle central à jouer sur les sujets régaliens et qu’il lui revient de garantir le respect des principes fondamentaux de la République, d’assurer la sécurité des personnes, la sureté des biens et surtout la protection des plus faibles… Mais pour le reste, lentement mais sûrement, les voies s’ouvrent devant nous, les réglementations ubuesques reculent, les contraintes s’allègent et les responsables politiques de moins en moins « de carrière » nous invitent à agir. Cependant, personne ne pourra faire la route à notre place, personne ne pourra prendre ce risque pour nous, aucun Président, aucun Parlement, aucune loi ne peut remplacer la nécessaire part de croyance en soi qui permet de passer de la posture de la critique assise à celle de l’action debout.
L’invitation à l’émancipation que nous a lancée Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle n’était pas un effet de discours, mais un écho au désir profond d’un peuple qui souhaite reprendre le contrôle de son destin… chiche ! Il faut pour cela faire ce pari jamais perdant que le tout est supérieur à la somme des parties et qu’un groupe de femmes et d’hommes organisés et mus par le même objectif, peuvent changer un quartier, une région, un pays ou le monde. Dès lors, il nous revient, à nous qui critiquons tout si facilement et avec tant de talent, d’arrêter de nous indigner, de nous émanciper et d’agir, à notre niveau et en responsabilité, car finalement, « la solution », il ne fait plus aucun doute que ce soit nous.
C’est vrais pour pas mal de choses, l’état ne peut pas tout. Mais elle peut puiser dans notre portefeuille, taxer ceci et cela augmenter les taxes, les Impôts, la CSG, enlever les APL etc….. Mais ne peut pas apparemment demander aux chefs d’entreprises, je parle des grandes entreprises, de faire un effort pour partager le fruit du travail accomplis par les ouvriers, les employés, d’être patriote en somme et pas foutre le camp, délocaliser. L’Etat n’est apparemment capable de demander à ses membres de renoncer à leur avantages, renoncer à la voiture de fontion par exemple et utiliser le transport en commun pour leur déplacements à leur frais. Ce serait un bon début.
Je pense qu’il s’agit là d’un contresens. Il me semble que ce sera l’exact inverse. Si vous connaissez le quotidien de l’autoentrepreneur, vous savez dejà que ça revient à travailler plus, seulement à la demande et toujours en mode urgence. Le tout sans cotisation, sans protection.
Je pense qu’il s’agit là d’un contresens. Il me semble que ce sera l’exact inverse. Si vous connaissez le quotidien de l’autoentrepreneur, vous savez dejà que ça revient à travailler plus, seulement à la demande et toujours en mode urgence. Le tout sans cotisation, sans protection.