La Transition est un mouvement citoyen lancé en janvier 2016 par des représentants de la société civile afin d’être acteurs d’une élection présidentielle qui nous semblait historique et pour chercher une alternative plutôt que de subir une nouvelle alternance. Alors qu’à ce moment-là, rien ne laissait présager de ce qui allait suivre, la Transition a pressenti qu’il existait une nouvelle voie et que les Français voudraient peut-être l’emprunter. Nous savions également que notre pays méritait enfin une chance de se transformer et que cette transformation ne pourrait se réaliser que sous l’impulsion d’une nouvelle génération, issue du champ de l’action associative, entrepreneuriale, locale ou internationale, celui de la société civile.
Notre conviction, celle qui nous lie encore aujourd’hui, était que nos modèles de répartition du pouvoir, de la richesse ou des territoires ne fonctionnent plus et qu’il faut trouver de nouveaux équilibres pour fonder un nouveau contrat social… nous l’avons appelé « le Nouveau Partage ».
Le Nouveau Partage est fondé sur un changement de paradigme majeur où l’accumulation est remplacée par la circulation, l’immobilisation par le mouvement, le stock par le flux. C’est sur ce changement de vision que la Transition a travaillé, a écrit, a parlé, et c’est parce qu’il nous a semblé incarner l’esprit de la Transition que nous avons décidé de soutenir la candidature d’Emmanuel Macron. Moins d’un an après son élection, un certain nombre de lignes que nous montrions du doigt, ont effectivement bougé :
– Une nouvelle présidence s’est ouverte, plus moderne, plus pragmatique, plus audacieuse et en même temps respectueuse de ce qui fonde ce pays, nos valeurs républicaines.
– Une nouvelle génération est entrée à l’Assemblée Nationale, plus jeune, plus féminine, plus représentative et plus en phase avec la vie, la vraie.
– Le gouvernement s’est ouvert à la pluralité politique et à des ministres issus de la société civile, experts de leurs domaines, et qui démontrent depuis, à quel point cela est précieux, quand Agnès Buzyn agit concrètement sur la politique de santé, quand Jean-Michel Blanquer s’engage pour une éducation nationale efficace et moderne ou quand Muriel Pénicaud porte des réformes pragmatiques.
Pourtant, nous mesurons que rien ne sera facile sur le chemin que la France s’est choisie et qu’il nous faudra être vigilants mais surtout volontaires pour faire basculer notre modèle vers les équilibres nécessaires à sa préservation.
Ainsi, trois projets notamment, nous semblent particulièrement importants dans la poursuite du Nouveau Partage porté par la Transition :
– La réforme constitutionnelle qui encadrera le nombre de mandats dans le temps et qui mettra fin aux élus à vie, comme nous le demandons depuis 2013, est une étape majeure dans l’avènement d’une démocratie enfin mature. Si, comme cela pourrait se dessiner, un Sénat ampoulé et conservateur venait à bloquer cette réforme pourtant nécessaire et utile, nous nous battrons pour que ce soit le peuple, par voie référendaire, qui renvoie définitivement les professionnels de la politique à la maison.
– Le projet de loi issu du plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) porté par Bruno Le Maire, devrait proposer que l’intéressement et la Participation s’appliquent à 100% des salariés de notre pays. Le rééquilibrage des rémunérations entre le capital et le travail est un point décisif de la mise en place du nouveau partage car il porte en lui la capacité à aligner — enfin — les intérêts du travail et du capital. Nous veillerons à ce que cette belle et grande idée gaulliste soit pleinement assumée par le projet de loi qui viendra la généraliser et que la redistribution de valeur soit à la hauteur de l’enjeu qu’elle représente.
– Enfin, en tant que lieu d’expression de la société civile, la Transition prône un changement profond de nos modèles de représentation sociale par la réforme de nos structures syndicales mais aussi par l’émergence d’une véritable assemblée de la société civile qui devrait prendre place au sein de l’hémicycle de l’actuel Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE). Un parlement du réel, garant de l’efficacité et de l’adéquation entre les politiques publiques et leur effectivité au cœur des entreprises, des associations, des territoires.
À bien écouter le discours prononcé par le Président de la République à Davos, les membres de la Transition sont heureux d’entendre que ce nouveau partage fait désormais partie intégrante d’un contrat mondial qu’Emmanuel Macron a posé à l’agenda d’une planète qui doit se réinventer pour se sauver. Le président français a clairement indiqué que ce nouveau contrat mondial doit se fonder sur trois engagements : « le devoir d’investir, le devoir de partager et le devoir de protéger. »
Donc la Transition c’est fini ? Non, elle commence, enfin !
S’appuyer sur une vision moderne pour trouver dans les nouveaux partages, les grands équilibres nécessaires au progrès pour chacun, est un processus qui prendra des décennies et qui marque probablement l’avènement d’une civilisation plus avancée, socialement, éthiquement et humainement.
La Transition reprend donc son travail au service de ce nouveau partage pour l’ancrer au cœur de notre République et de notre continent et pour agir afin que les discours deviennent des actes.
Le Nouveau Partage est une idée qui transcende les territoires et les clivages, il doit s’appliquer aussi bien à la répartition de l’espace dans une planète qui n’est pas extensible, qu’à la répartition équilibrée des ressources dans cet espace, il concerne les grands ensembles comme les plus petites communes et sera présent d’une manière ou d’une autre dans les prochaines échéances à chaque extrémité de la chaine de décision et d’action, européenne ou municipale.
Aujourd’hui, les Français et au-delà, les peuples, aspirent à plus de justice mais aussi à trouver le sens de vies souvent passées dans l’essoreuse de modèles qui assèchent les sols, les espérances et finalement les êtres. Le défi du 21ème siècle ne consiste pas à trouver un énième levier de croissance qui viendrait alimenter encore un peu plus la vitesse de rotation d’un système en déclin, mais à inventer les nouveaux équilibres qui donneront du sens à un monde qui n’en a plus. C’est notre ambition, celle de la Transition.
Parce qu’il faut un paysan saturnien pour garantir la sécurité alimentaire des français et accélérer la Transition écologique, j’ai décidé de lancer un printemps arable à l’Assemblée Nationale : parce que c’est comme cela que ma République Idéale fonctionne bien !
Mon ambition est de faire abroger la LME : cette loi essoreuse du revenu des paysans qui assèchent leurs espérances ….